Sophrologie & Sport

Salon de la Plongée – Paris 2013 – Crédit Photo : Eric Flogny

Si j’avais su !!

J’ai découvert la sophrologie dans le cadre de la pratique de l’apnée. Cette découverte s’est donc produite tardivement et à plus de quarante ans après un parcours de rubgyman interrompu suite à une dernière blessure qui y a mis définitivement un terme à cette pratique (cf. mon parcours).

Si le titre de ce paragraphe peut étonner c’est qu’a l’époque ou j’étais jeune joueur de Rugby mais aussi lorsque j’ai suivi ma formation d’éducateur/entraineur au sein des instances fédérales de la FFR je n’avais aucune conscience de ce que la Sophrologie aurait pu/dû m’apporter dans mon rapport au sport.

Avec le recul et l’expérience acquise en tant que bénéficiaire de cette approche mais aussi comme Sophrologue diplômé, les apports pour le sportif que j’ai pu être m’auraient permis de me positionner avec plus de distances vis-à-vis :

  • de mes engagements personnels (mes motivations profondes, mes envies..)
  • des enjeux perçus ou ressentis (attentes familiales et de l’encadrement / pressions face à l’enjeux et les adversaires…).
  • de mes propres performances et celles du collectif dans lequel j’évoluais
  • de l’acceptation de ce sur quoi je n’avais pas la main en focalisant mes capacités sur ce qui relevait de mes capacités et compétences.

Cette prise de conscience doit donc être partagée et rendue accessible au plus grand nombre de sportifs en quête de sens et souhaitant profiter de cette ressource interne.

Ah… si j’avais su !

Ce que la sophrologie apporte aux sportifs

Les axes de travail

La pratique de la sophrologie permet d’agir sur la gestion des émotions. L’anxiété et le stress sont les obstacles émotionnels principaux des sportifs, provoquant des réactions physiologiques et psychologiques qui vont parfois amener la perte de moyens physiques et freiner l’athlète dans la concrétisation de son/ses objectif(s).

La sophrologie :

  • va neutraliser les effets nocifs du stress, en le régulant, afin d’en faire un allier ou un atout (le stress positif),
  • favorise la connaissance et la maîtrise du corps. La physiologie du sportif englobe différents systèmes, neuromusculaire, cardiovasculaire, respiratoire et endocrinien, qui sont interconnectés et interdépendants.
  • développe :
    • la proprioception, qui est la capacité à sentir les différentes parties du corps.
    • la kinesthésie, qui est la capacité de prendre conscience du positionnement du corps, de ses mouvements et de ses gestes.
Les apports

Dans l’apprentissage du sportif, la sophrologie est un atout quand il s’agit de corriger un geste technique. Il est possible, grâce à des exercices en état de conscience modifiée, de travailler ou d’affiner un geste afin qu’il gagne en précision et en dextérité.

Certaines situations demandent énormément de concentration (exemple du tir en biathlon) et des manifestations extérieures peuvent venir déstabiliser un athlète en pleine action. La sophrologie est très efficace pour garder sa ligne de conduite, rester focaliser sur son objectif et être pleinement dans l’instant présent. Elle va permettre de développer des facultés d’attention et de maintenir la concentration l’épreuve.

La sophrologie est très utile pour lutter contre la démotivation et le découragement. Dans les périodes de doutes, la performance peut sensiblement baisser alors que la préparation et la forme physique sont bonnes. La sophrologie va permettre de construire la motivation et la confiance en soi en contournant les obstacles ou les limites psychiques parfois inconscients. C’est un moyen de faire un état des lieux, de refixer des objectifs atteignables afin de repartir sur des bases saines.

La sophrologie est également un atout pour la récupération et pour vaincre la fatigue. Le taux d’entraînement d’un sportif est très intense générant parfois une grande fatigue physique voire psychique. Ce facteur est à prendre en considération et les techniques de sophrologie peuvent s’inclure dans les phases de repos et de récupération, pendant et après l’entraînement et la compétition, et également pallier les périodes difficiles d’entraînements. Celles-ci vont permettre de libérer les tensions physiques et mentales et améliorer la qualité du sommeil qui est la première source d’énergie de tout être humain.

La sophrologie permet de mieux gérer l’effort. En apprenant à se focaliser sur les muscles qui sont en actions et à relâcher ceux qui ne servent pas, le sportif va économiser son énergie et pouvoir ainsi maintenir plus longtemps ses actions. Prenons l’exemple des athlètes, coureurs à pied, donc le visage est complètement détendu alors que tous les autres muscles du corps sont en mouvements ; cette prise de conscience de chaque chaîne musculaire peut être mise en œuvre grâce à certains exercices de sophrologie (relaxation dynamique, tension/détente dissociées).

Un des principes actifs fondamental de la sophrologie est la connaissance de soi. C’est une manière d’apprendre à identifier ses besoins, de comprendre ses réactions, de savoir comment se positionner face à certaines difficultés telles que l’esprit de compétition, le public, l’adversaire, les coéquipiers … et donc réagir en conséquence.

La position de la sophrologie dans la préparation des sportifs(ves)

A l’image de 5 doigts de la mains, le sport c’est :

  • du physique
  • de la technique
  • de la tactique
  • du mental
  • la motivation (les raisons intrinsèques de cette pratique et ces engagements)

La sophrologie pouvant alors encapsuler et accompagner chacun de ces thèmes.

Mon parcours

Ancien rugbyman [junior Crabos sur Tournon sur Rhône + Une saison sur Paris à l’U.S.Métro (club de la RATP à Paris) en 2ème division)] j’ai passé mes diplômes d’entraineur/éducateur au sein du Comité de Rugby du Lyonnais et j’ai ainsi pu encadrer la sélection régionale Corpo (FSGT) sur 4 tournois annuels (Rillieux la Pape / Chilly-Mazarin / Toulouse / Bordeaux).

Après un accident de circulation (fracture de la colonne vertébrale) et une dernière fracture de la jambe (après ma reprise à la veille de mes 40 ans), j’ai mis fin à cette pratique sportive trop traumatisante pour ma vieille carcasse.

J’ai alors découvert en alternative l’Apnée sportive (je n’étais ni nageur, ni plongeur, ni chasseur subaquatique !!) et j’ai suivi, dès la seconde année, un parcours alliant apprentissage, formation et compétition. J’ai pu passé mon diplôme d’Initiateur/Encadrant niveau 1 en faisant le choix de ne pas aller plus loin (Monitorat Fédéral) afin de privilégier la compétition ; j’étais alors aux portes de l’équipe de France que j’ai rejoint en 2012 et 2013 pour le championnat d’Europe à Antalya où je finis 4ème avec un temps de 7mn32s en statique (performance enregistrée à l’époque comme record de France en compétition) .

C’est bien dans le cadre de l’apnée que j’ai découvert la sophrologie grâce à Yves Escomel (Maître Nageur et Sophrologue). D’abord en cours collectifs dans le club CYRNEA l’Apnée à Lyon puis à titre personnel pour mes différentes préparations (championnat d’Europe et préparation des Mondiaux en Russie que je n’ai au final pas réalisés du fait d’une saison en demi-teinte). Dans le cadre de mes stages et des soutiens mis en place par la commission Apnée de la FFESSM (Fédération Française d’Etudes et des Sports Sous-Marins) j’ai pu bénéficier d’accompagnements pour la préparation mentale dont la Sophrologie faisait partie au travers de différents intervenants.

Equipe de France d’apnée FFESSM – 2012 – Championnat d’Europe (Antalya – Turquie)

Cette découverte et cette pratique régulière de la Sophrologie m’ont aussi permis de partager cette approche et réelle passion. J’ai pu ainsi proposer par mimétisme (et en tant que non sophrologue-thérapeute) des mises en situation à mon entourage (sportifs du club / amis / famille / dans le cadre d’ateliers organisés dans ma société SUEZ RVF …).

En plus de ces propositions, j’ai aussi enregistré des mises en situation que j’ai partagées en ligne sur une chaîne YouTube que j’avais alors créé et fortement alimentée à l’occasion de la première phase de confinement (Covid-19) en 2020 – https://www.youtube.com/@nisophrologue-nitherapeute907/about. Cette situation a alors initié un processus de réflexions personnelles m’interrogeant en particulier sur la façon d’améliorer mes pratiques. Ces recherches et réflexions ayant au final abouties à la formation de Sophrologue au sein de l’IPEES.

Apnée Dynamique – Sans palmes (Crédit Photo : Laurent Farges)
Apnée Dynamique (Photo : Laurent Farges)
Apnée Dynamique – Palmes (Crédit Photo : Laurent Farges)
Apnée Statique (Crédit Photo : Eric Flogny)
Apnée – Concentration / Recentrage / Respiration (Crédit Photo : Jean-Charles Maes – PSMCafé)